Dans l’art équestre, la posture du cavalier est comparable à celle d’un danseur en harmonie avec son partenaire. Les cavaliers d’élite adoptent une position en suspension, légèrement au-dessus de la selle, favorisant le mouvement en avant et minimisant les interférences avec l’équilibre naturel du cheval. Cette posture, appelée “position neutre” ou “en suspension”, permet au cheval de se mouvoir librement, sans contrainte.
Imaginez-vous debout sur une planche flottant sur l’eau. Si vous vous penchez en arrière, la planche glisse vers l’avant, perturbant votre équilibre. De même, un cavalier qui recule ses épaules et avance son bassin déséquilibre le cheval, le forçant à compenser ce mouvement. Les meilleurs cavaliers évitent cette erreur en maintenant une posture dynamique, en accord avec le mouvement du cheval.
Observez les chevaux sur les parcours d’obstacles : leur encolure est haute, le bout du nez légèrement en avant de la verticale, une attitude naturelle qui leur permet de gérer leur équilibre. Cette posture est le reflet d’une décontraction physique et morale, essentielle pour une performance optimale.
Pour atteindre cette harmonie, il est crucial de développer une assiette légère et un équilibre sur les pieds, avec une position de jambes stable. Aux États-Unis, cette approche est fondamentale : sans une position correcte et un contrôle de son propre équilibre, le saut d’obstacles n’est pas envisagé.
Une mauvaise position des jambes, comme une jambe qui recule et serre fortement, peut entraîner une augmentation de la vitesse du cheval et une perte de contrôle. De plus, des jambes trop comprimées en permanence peuvent nuire à la capacité respiratoire du cheval, entravant son engagement et sa performance.
En adoptant une équitation simple et naturelle, en accord avec le mouvement du cheval, on constate que les chevaux deviennent plus faciles à monter. Cette approche permet au cheval de gérer son équilibre grâce à une certaine liberté d’encolure consentie.
Dans la vidéo associée à cet article, vous pourrez observer Thibaut Heinguez, un jeune cavalier qui monte mes chevaux avec une approche purement naturelle. Je lui demande d’adopter une position en suspension, en équilibre sur ses pieds, sans contraindre ses chevaux. Malgré la jeunesse de ces chevaux – ils n’ont que quatre ans et cinq ans– ils se montrent disponibles, fluides et confiants, même dans l’espace restreint du manège. Cette démonstration illustre parfaitement à quel point une monte en avant, sans tension, permet au cheval d’exprimer pleinement son équilibre et son potentiel.
En conclusion, favorisez donc une équitation en harmonie avec la nature. Monter à cheval, c’est entrer dans une danse subtile où chaque geste du cavalier influe sur le mouvement du cheval. Lorsque l’on comprend que l’équilibre se trouve dans la légèreté, dans l’accompagnement du mouvement plutôt que dans la contrainte, alors l’équitation devient fluide, naturelle, et presque instinctive. Comme les arbres qui plient avec le vent sans jamais se briser, le cavalier doit s’adapter, sentir et laisser le cheval évoluer avec confiance. En adoptant cette philosophie, on ne cherche plus à imposer, mais à comprendre, et c’est là que naît la véritable équitation : celle qui unit le cavalier et son cheval dans un équilibre parfait, où tout devient simple et évident.
Sportivement votre, Éric