Enfin à cheval…

Entre deux stages et mes nombreux déplacements, je dédie un peu de mon temps à Iggy Mouche. J’ai acheté ce poulain à 6 mois. Il est âgé aujourd’hui de 5 ans. Je l’adore et crois vraiment en lui ! Il est beau, a de beaux tissus, du sang, un bon équilibre, énormément de sensibilité, beaucoup de respect aux obstacles, des moyens et du courage.

Habituellement Iggy réside chez Daniela Levi, non loin de Arona (Italie). Daniela a toute ma confiance, mon estime et mon amitié. C’est une véritable femme de cheval qui dévoue sa vie au bien-être de ses chevaux et qui, de plus, pratique une juste et belle équitation basée sur le respect des chevaux et des traditions académiques et classiques.

Iggy n’a toujours pas participé à une compétition. Il ne me viendrait pas à l’idée de mettre un enfant aux travaux forcés, alors pourquoi changer ma mentalité avec des équidés ? En revanche, lors de mes passages en Italie, je récupère Iggy aux écuries de Nicole Berlusconi, à La Mia Terra. En ce lieu fantastique, tant sur les plans technique, géographique, convivial et environnemental, j’ai beaucoup de plaisir à partager mes journées avec ce jeune cheval. Juste quelques jours suffisent pour faire un « état des lieux », lui faire passer un nouveau cap technique et inviter Daniela à une nouvelle programmation.

Je m’occupe personnellement de mon « bébé » afin de renforcer notre connexion et symbiose. Au programme quotidien, après un bon pansage le matin, je le monte. Une petite douche ou des soins après cela puis je lui sers son déjeuner. Ensuite je le mets au paddock où il reste toute l’après-midi. En soirée je le rentre au boxe, lui fait de nouveau un minutieux pansage avant de lui faire faire une belle promenade en main en forêt. À notre retour, je luis donne son repas du soir.

Mes journées sont ainsi programmées au rythme de mon cheval. Cela me permet non seulement d’investir sur Iggy  en améliorant ou peaufinant son dressage et notre relation, mais aussi de me relaxer, de me ressourcer et de retrouver cette belle sensation d’une passion intacte faite de moments privilégiés basés sur l’amitié, le partage et la gratitude. Cela semblera dérisoire ou banal aux yeux de certaines personnes mais pour moi c’est important !

Souvent quand le cavalier commence à faire de la compétition ou n’a pas une certaine capacité d’introspection, il en oublie l’essentiel et ce qui l’a emmené à l’équitation. Il ne doit jamais oublier cependant que c’est avant tout parce qu’il était fasciné par l’animal et qu’il voulait l’aimer profondément et mieux le connaître qu’il s’est approché à ce milieu. Puis l’ego, la rivalité, l’esprit de compétition ont pris le dessus. Ainsi s’est estompée l’essence même de sa passion et il a put alors devenir trop négligeant, impatient et exigeant.

Iggy à la chance lui d’avoir un propriétaire compréhensif, des personnes et un environnement idéaux pour grandir sans pression et dans la bonne direction. Si d’aventure il ne participe jamais à un Grand Prix ou qu’il n’a pas une grande valeur sportive, à mes yeux il sera toujours précieux. Je suis d’ailleurs certain que par cette approche, cette éducation faite de lenteur et de bien-être, Iggy fera le bonheur de bien des cavaliers de par son enthousiasme et sa générosité intactes, préservées et même renforcées, par son bon dressage, sa beauté et sa facilité.

La simplicité est souvent proche de la vérité ! Les équidés peuvent apporter sérénité, stabilité et humanité ! Laisser du temps au temps fait aller de l’avant rapidement et c’est par des petits progrès quotidiens que se finalisent de splendides projets. Vive l’équitation et l’éducation qui peut en dériver !

Sportivement vôtre, Éric

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