Ceux qui ont reçu de la vie aiment donner et ceux qui ont trouvé par leurs observations, actions, et expériences se plaisent à partager !
Il y a quelques temps, j’ai eu une longue et très intéressante conversation téléphonique avec Éric Lamaze, champion olympique de saut d’obstacles. Éric me disait avoir fait la morale à ses élèves en leur imposant d’arrêter de mettre sur les réseaux sociaux seulement les vidéos de leurs bons parcours. Ou bien d’avoir le courage, l’honnêteté ou l’humilité de mettre aussi les mauvais. Pour lui, beaucoup de cavaliers manquent de remise en question et font preuves d’arrogance en surestimant leurs acquis, leur niveau d’équitation et leurs prestations plutôt que de faire profil bas et continuer à apprendre. Un peu de modestie et d’objectivité seraient de rigueur pour ces cavaliers et d’après lui seuls les grands cavaliers devraient poster leurs vidéos en montrant l’exemple correct, de qualité et positif afin d’aider à comprendre et transmettre mieux la juste équitation.
De mon côté, je constate qu’on reproche à une certaine jeunesse d’aujourd’hui d’être quelque peu superficielle, impatiente, de manquer de passion, d’engagements, de courage… Malheureusement, ce constat est, en grande partie, véridique. La mode est plus à l’apparence, à l’approximation, au superflu, au bluff… Certains cavaliers passent plus de temps à chercher le casque à la mode ou les étriers avec Swarovski par exemple, ou dépensent beaucoup d’argent dans des soins (osthéopathes, compléments alimentaires, vétérinaires…) pour se donner bonne conscience et compenser leur manque d’investissement personnel ou passionnel envers les chevaux. Ces jeunes manquent de recherche ou d’implication pour mieux les connaître et avoir de réelles bonnes bases d’équitation. Ces cavaliers en herbe, pensant être des prodiges ou tout au moins des cavaliers d’un bon niveau, se plaisent à divulguer les vidéos ou photos d’eux à cheval comme s’ils étaient des stars, des exemples à suivre, des influenceurs… Quoi qu’il en soit, je pense que la faute n’est pas de ces jeunes. Elle est surtout des géniteurs, certains instructeurs, d’un système et même des fédérations.
Pour cette raison je partage le texte d’Eric Lamaze et surtout admire son initiative. Celle-ci est innovante, interessante et généreuse de sa part. Pour qui n’a pas la chance ou les moyens d’avoir un professeur, une occasion d’avoir un jugement objectif et sincère leur ait donné. Ce sont des initiatives comme celles-ci et l’opinion de cavaliers engagés et sincères comme Éric qui feront évoluer notre sport. « Qui aime bien châtie bien » comme dit le dicton. La fermeté, l’intégrité et l’éthique également des enseignants formeront des gagnants ou des bons perdants mais surtout des cavaliers soucieux de s’améliorer en toute humilité sans vouloir exhiber toutes leurs prestations. Ce sont l’honnêteté, la sincérité, l’exigence et l’intransigeance de ces enseignants qui guideront ces jeunes cavaliers afin d’en faire des gens de chevaux réellement passionnés et conscient que le chemin peut être long mais qu’est-ce qu’il est beau !
“Au cours des 10 dernières années, notre sport étant largement couvert par toutes les formes de médias sociaux, Eric Lamaze a observé que dans de nombreux cas, les cavaliers sont devenus obsédés par l’idée de publier uniquement les manches gagnantes ou leurs meilleurs parcours sur leurs profils respectés. Bien que nous convenions de célébrer nos victoires dans ce sport en le partageant avec des amis, la famille et les fans est une chose merveilleuse, nous constatons que de nombreux cavaliers sont devenus plus contrariés par le fait qu’ils n’ont peut-être pas la vidéo parfaite à partager à la fin du week-end plutôt que d’être bouleversé par une performance moyenne. Cela étant dit, nous avons mis au point un nouveau concept pour notre plate-forme de médias sociaux Torrey Pines. Eric Lamaze aimerait proposer l’idée que non seulement nous annoncions notre meilleur tour, mais que nous réalisions plutôt les avantages de partager nos parcours moins réussis sur la piste. Nous commencerons par publier des tours d’Eric lui-même, ses élèves et ses cavaliers avec une explication détaillée de ce qui a été exécuté correctement, où les choses ont pu mal tourner et comment nous pourrions planifier pour éviter les erreurs à l’avenir. Ce mouvement peut servir d’outil pédagogique, pour donner à ceux qui n’ont peut-être pas accès au sport de haut niveau un aperçu des coulisses de nos journées au concours. Eric pense qu’il y a quelque chose de plus précieux à gagner en apprenant de nos erreurs plutôt qu’en étudiant uniquement nos succès. Lorsque nous écrivons une description de nos erreurs de cette manière, cela nous donne l’opportunité d’obtenir le plus de connaissances possible de ce cycle spécifique. Cela devrait également nous aider à nous abstenir de nous attarder sur le négatif en nous donnant un débouché positif pour apprendre et partager nos expériences.
Torrey Pines est prêt à examiner toutes les vidéos de ceux qui ont moins de chance d’avoir un entraîneur. Si vous travaillez actuellement avec un professionnel , nous vous prions de ne pas envoyer de vidéos pour que nous puissions les examiner. Éric Lamaze »