Leçons théoriques : un enseignement indispensable

photo club house eric louradour

Lors de stages et avec des élèves ponctuels ou habituels, avant de leur demander de se mettre à cheval, j’aime ouvrir le dialogue et contrôler les connaissances de chacun à travers des cours théoriques. Nous évitons ainsi de rester longuement sur le dos du cheval et ces derniers me permettent d’ouvrir un dialogue qui, à mon avis, ne doit se faire qu’à pied. Quand l’élève est à cheval, il doit seulement écouter et observer en optimisant ainsi sa concentration. Ces leçons théoriques permettent de donner des définitions simples ou des images claires à ce que les cavaliers devront faire à cheval, aussi bien techniquement mais également concernant le bien-être animal à travers leur rapport avec l’équidé, le chemin à parcourir pour évoluer et faire évoluer son cheval, la méthode et les outils à disposition…  En 2016, lorsque j’étais entraîneur national en Italie pour la section jeunes (Enfants, Juniors, Jeunes cavaliers et Poneys), ces réunions ont eu un grand succès et m’ont permis plus de proximité, de confiance et de bases solides de mes élèves. Associées à des regroupements de toutes les équipes avant ou pendant les compétitions et des messages ou images psychologiques, elles nous ont apportées bien du succès, soit 5 médailles dont une en Or par équipes aux Championnats d’Europe Poneys.

Les premiers messages sont d’ordre générique. Le premier que je souligne est de se souvenir que tous les cavaliers sont venus avant tout à l’équitation par amour et passion pour l’animal. Ils lui doivent donc respect, temps, patience, connaissances, et dévouement.  Ensuite, je leur fais comprendre que l’Homme intelligent se distingue des autres car il est intéressé et intéressant. Je les invite donc à ouvrir grand leurs yeux et leurs oreilles, et surtout leur sensibilité car ne l’oublions pas, l’équitation est un sport de sentiments.

Je demande ensuite quelle définition ils peuvent donner au dressage. J’attends d’eux une définition courte, simple, générale et condensée comme s’ils s’exprimaient à des enfants. Je n’aime pas les grands discours, les termes techniques ou les images complexes… Ils portent à l’incompréhension, la confusion ou à la démotivation. Souvent, en réponse à ma première demande, les élèves me parlent de travail sur le plat, de contraintes, ou d’ordres donnés au cheval… Je leur réponds que le dressage est tout simplement instaurer des codes avec son cheval afin qu’il réponde rapidement et efficacement à nos demandes.

Ma deuxième question est : Que représente pour vous la technique ? Là encore les réponses sont complexes, floues et variées… Alors je leur dis que ce sont les moyens ou ustensiles à disposition du cavalier pour avoir là aussi un cheval qui répond rapidement et efficacement et qui est donc réellement connecté avec son cavalier.

Vient automatiquement ma 3ème demande : Quels sont donc les ustensiles que je peux utiliser pour arriver à cette finalité ? Là encore, on me parle de travail sur le plat, d’utilisation des aides, de travail à l’obstacle… Ce à quoi je réponds : Quand je parle de technique et d’ustensiles je dois penser à faire progresser mon cheval tant sur le plan physique, technique et mental. Pour cela je pratique le travail sur le plat ou à l’obstacle certes mais aussi à la longe, en liberté, en promenade, le paddock, le marcheur, partager du temps avec lui, le faire marcher ou brouter en main… Tout ce qui me permettra d’obtenir une réelle connexion avec le cheval à travers une relation de confiance, de respect, d’égalité mais aussi une bonne et juste méthode d’équitation basée là encore sur la connaissance de l’animal et une bonne progression.

J’aborde ensuite une question délicate qui révèle une certaine confusion ou grande ignorance de bien des cavaliers : Que signifie fermer un cheval ? Cette expression mérite une bonne et longue explication. Voilà pourquoi ce sera le sujet du prochain article sur mon site internet !

Ensuite je sensibilise aussi mes auditeurs à comprendre qu’il n’y a pas une position du cavalier mais des positions. Tout comme il n’y a pas une méthode mais des méthodes. Les deux varieront en fonction du cheval, de son âge, de son état physique et moral, de son vécu, de son niveau de dressage, des objectifs à atteindre… La bonne position est celle qui permet au cheval de bien fonctionner ! La bonne méthode est celle qui permet au cheval d’exalter, de briller et de progresser dans le respect en acceptant son réel potentiel ou ses capacités.

À partir de ce socle, bien des conversations s’ouvrent à nous. Nous pouvons alors rentrer dans des détails sur la bonne et juste équitation, les règles de sécurité à respecter, les différentes positions et méthodes… Là encore en restant très simple car la simplicité est souvent proche de la vérité et surtout compréhensible par tous.

L’équitation est bien plus simple qu’il n’y parait ou que certains se plaisent à penser. Il a une règle d’Or à respecter : demander des choses simples avec répétition et progression pour arriver à une belle connexion, de bonnes sensations et une exécution se rapprochant de la perfection. Cependant l’approche de cette dernière ne doit pas emmener le cavalier à manquer de respect pour l’intégrité morale et physique envers son cheval. Voilà pourquoi l’Equitation est un Art invitant à la conscience, la patience, la constance, l’humilité, la sensibilité, la loyauté, la connaissance…

Sportivement votre, Éric

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