La politesse est une vertu souvent associée aux bonnes manières, mais elle s’étend bien au-delà de ce cadre. Dans le monde équestre, la politesse n’est pas simplement une question de courtoisie, mais une nécessité vitale pour instaurer une relation harmonieuse entre l’homme et le cheval. Le cheval, être sensible et intelligent, perçoit les intentions et les émotions de celui qui l’approche. L’homme qui fait preuve de douceur, de patience, et de bonnes manières dans ses interactions avec le cheval crée un espace de confiance mutuelle. Cette politesse équestre se manifeste par des gestes mesurés, une voix apaisante et une écoute attentive. À l’inverse, un manque de délicatesse ou des gestes brusques peuvent non seulement perturber l’animal, mais aussi provoquer des réactions de défense, voire de rébellion. Le cheval, par sa force et son instinct, est capable de « punir » l’homme qui ne se conduit pas avec égards, rappelant ainsi que la relation doit être équilibrée, fondée sur une reconnaissance mutuelle des besoins et des limites. Ainsi, la politesse envers les chevaux, tout comme envers les hommes, est une clé essentielle pour ouvrir les portes de la compréhension et de l’harmonie. Elle nous rappelle que toute relation, qu’elle soit humaine ou animale, doit reposer sur la considération et les bonnes manières.
Au cours de ma carrière, j’ai croisé des cavaliers qui, au lieu de cultiver la politesse et les bonnes manières envers les chevaux, adoptaient un rapport de force, parfois même violent. Ces cavaliers, qui confondaient domination et maîtrise, ont souvent fini par récolter les fruits amers de leurs actions. Un grand nombre d’entre eux ont été punis par les chevaux eux-mêmes, ou ont vu leur carrière se briser sous le poids de leur propre intransigeance. Cela illustre une vérité universelle : ce que l’on sème, on le récolte. La vie nous renvoie souvent un écho de nos propres actions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Il y a un effet boomerang dans nos comportements, et les bonnes manières, la politesse, que l’on offre aux autres — qu’ils soient humains ou animaux — finissent par nous revenir, nous apportant quiétude et réussite, ou bien, en leur absence, le chaos et la déchéance. C’est là une leçon que chaque cavalier, chaque être humain, devrait méditer pour vivre en harmonie avec son entourage et avec soi-même.
Sportivement vôtre, Eric