Respecter les règles de sécurité

cheval au paddock

Lors de mes stages, le premier argument, le plus important à mes yeux et dont je parle inlassablement, est la sécurité. Pourtant la semaine dernière j’ai pris un risque où j’aurais pu vraiment me faire très mal.

Alors que j’avais fini de travailler un cheval sur la piste de galop, j’ai voulu récupérer sa couverture que j’avais déposée en début de séance sur la lisse d’un paddock attenant. Je me suis penché sur le côté pour la prendre en mains et à ce même moment le cheval s’est frotté les naseaux à la lisse. Le problème, c’est que derrière la partie en bois se cachait un fil électrique. Par inadvertance le cheval prit une décharge qui provoqua aussitôt et comme le font souvent les chevaux dans la crainte, sa fuite en avant ! Il fusa à une telle vitesse que cela me déstabilisa, me fit sortir de la selle et me projeta sur sa croupe. Le départ fut si brusque, comme dans une voiture de formule 1, que mon buste se coucha violemment en arrière. Si ce n’est que là, il n’y avait pas de siège pour arrêter ma trajectoire…

Dans cette position inconfortable, tête en bas et proche des postérieurs qui auraient pu me viser, ce laps de temps très court me sembla une éternité. À tel point que cela me permit d’imaginer où j’allais finir ma course, dans quel état et en imaginant bien sûr le pire… On appelle ce dernier sentiment, la peur !

Puis bizarrement, l’expérience aidante, j’ai raisonné, et me suis dit qu’il était préférable de bien respirer pour amortir le choc en restant relâché. Cela ne m’a pas empêché tout de même de m’écrouler brutalement à terre et sur le dos ! Là, plaqué au sol, la respiration bloquée, j’ai évité de bouger… Progressivement, après avoir contrôlé mais surtout espéré ne rien avoir de cassé, je me suis mis à quatre pattes au sol pour laisser mon esprit et mon souffle se reprendre.

Ce qui est fou dans cette histoire, c’est que avant de récupérer la couverture, j’ai pensé un instant à descendre de cheval. J’aurais dû écouter mon sixième sens ! Malheureusement, convaincu que ma monture était tranquille, plus ou moins fatiguée après le travail et que je maîtrisais bien la situation ou peut-être même par fainéantise, je ne l’ai pas fait. Après cet incident qui aurait pu être tragique, j’ai repensé aux précieux mots et enseignements de mon ancien professeur et mentor, George Morris : « Jamais retirer ou remettre un blouson ou une couverture sans descendre de cheval ; même le cheval le plus calme peut avoir des réactions imprévisibles. ». 

Même la mode peut nous influencer négativement. Aujourd’hui, la tendance est par exemple aux blousons avec capuche. Un véritable Homme de cheval vous dira pourtant  que ce parasite dans votre dos qui est plus esthétique que utile, peut être bruyant par ses frottements et en fonction du tissu, des mouvements du cheval et du vent… La capuche peut vraiment apeurer certains chevaux sensibles, qui, dans ce cas, deviendront difficilement contrôlables.

L’équitation est un des sports les plus dangereux ! Pour cela, il est vraiment indispensable d’avoir de bonnes bases, d’être athlétique, souple et de bien gérer son équilibre, mais surtout de respecter les règles de sécurité. Malheureusement, il y a deux périodes durant lesquelles on prend plus de risques : quand on est inexpérimenté et débutant et mal accompagné, ou bien quand on est vraiment expérimenté et trop confiant.

Prenez bien soin de vous, respectez les règles de sécurité, vivez votre passion intensément, rigoureusement mais surtout prudemment. 

Sportivement votre, Éric

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