Hier, j’ai rencontré une jeune fille d’une vingtaine d’années, si passionnée et passionnante qu’en l’écoutant, elle m’a donné de l’espoir pour le futur ! Elle m’a parlé de réchauffement climatique, de nourriture saine et bien équilibrée, des bienfaits du sport, de l’importance de la bonne éducation, de l’ouverture d’esprit et de la curiosité qui emmènent à trouver la vie passionnante et enrichissante… Elle me disait que dans un souci écologique elle favorise les transports en train et se déplace à bicyclette dans les villes, elle mange seulement de temps en temps du poisson et de la viande… Que pour trouver son équilibre, alors qu’elle vit en plein centre-ville, elle va régulièrement vers la nature pour se ressourcer, qu’elle fait du sport afin de se maintenir en bonne santé et être capable de résister aux périodes difficiles de la vie…
En l’écoutant j’étais subjugué par sa maturité, sa philosophie de vie, sa capacité et volonté à réagir… Ainsi elle m’a fait repenser à certains jeunes dans mon entourage que j’adore écouter, observer, qui me laissent songeur mais positif, qui m’inspirent et même que j’admire. Ils sont brillants par leur talent, leur maturité et vision de la vie, leur intelligence, leur réactivité et force pour prendre leur vie en main.
Parmi eux, il y a par exemple un groupe de trois jeunes cavaliers normands dont un à qui j’ai confié des jeunes chevaux. Il s’agit de Victor Cherré, puis son frère Tom et un copain à eux et ancien collaborateur à moi, Julien Pinel. Tous trois sont si passionnés, soudés, complices. De plus, Tom et Victor ont une histoire de vie qui a généré en eux un condensé étonnant, à la fois de force et de sensibilité, qui m’a emmené à me rapprocher d’eux. C’est tellement beau d’observer une telle passion, humanité et fraternité ! Julien est quant à lui un garçon qui pendant des années n’a pas cherché à faire de compétitions mais seulement à apprendre correctement son métier de cavalier. Aujourd’hui je suis heureux de le voir exécuter de beaux parcours et d’entendre son employeur dire de lui que c’est un collaborateur formidable. Julien adore ses chevaux et n’hésite pas à se remettre en question en permanence ou à se creuser la tête pour bien analyser chacun avant une quelconque intervention.
Ces trois jeunes hommes représentent pour moi cette jeunesse forte qui se bat sans gros moyens avec patience et détermination pour un idéal. Leur idéal : former des jeunes chevaux dans le respect et la lenteur en se donnant de la peine pour toujours évoluer. Malgré une grande force de travail, ils privilégient tous trois le travail de qualité et non de quantité. Dans cette quête, pour eux qui se destinent à la formation de jeunes chevaux et désirent vendre un service de qualité en privilégiant le bien-être animal, je ne peux que les apprécier, les encourager et les aider. Même si pour certains ils peuvent « ramer à contre-courant », je suis persuadé que ce type de gestion ou vision sera le futur fructueux et justifié dans notre milieu équin. Le propriétaire qui aime et investit sur un cheval veut que les meilleurs soins lui soient prodigués et est prêt à payer plus cher pour lui donner toutes ses chances de s’exprimer au mieux et d’être heureux. Tous trois ne font pas de bruit mais avancent en silence. Il faut du courage et une belle sensibilité pour vouloir changer les mœurs ou coutumes. Je les respecte et apprécie aussi pour cela.
Cette conversation avec cette jeune fille m’a fait penser également à Nina Mallevaey. Cette jeune élève que j’ai connu aux écuries Chev’EL m’a toujours subjugué par son talent, son humilité, sa discrétion, sa détermination, sa gentillesse, son éducation, sa capacité à encaisser, sa patience… À l’époque où je l’ai entrainée, elle n’avait pas de très bons chevaux à monter et était un petit peu dans l’ombre d’autres cavaliers du team. Cependant la jeune fille ne perdait pas la foi, le sourire et son amabilité. Après avoir quitté l’écurie toulousaine, Nina cherchait un nouveau projet pour lui permettre d’exprimer son potentiel. Derrière son sourire délicat apparaît une force colossale et j’étais persuadé que c’est une battante ! Ainsi j’ai contacté mon ami Éric Lamaze et appuyé sa candidature pour un poste de cavalier. Quelle joie aujourd’hui de la voir briller à ses côtés et si heureuse de s’exprimer au plus haut niveau ! Je sais qu’Éric, qui a une histoire de vie exceptionnelle après une jeunesse particulière, ne peut être qu’une très grande source d’inspiration pour Nina. Comme quoi en tous cas, quand on a un bon potentiel, quand on croit en soi, quand on est courageux, sérieux, humble, déterminé et patient on peut y arriver car les opportunités se présenteront toujours !
Éric apprécie beaucoup Nina et j’aime connaître son sentiment à son égard et les observations qu’il lui fait à cheval. Il me fait beaucoup rire quand il me dit que Nina lui fait souvent remarquer qu’il ne lui fait jamais d’observations alors qu’il en fait énormément à ses autres cavaliers. À cela il me répond : « c’est un diamant rare et pur qui ne doit surtout pas être retouché car il perdrait toute sa personnalité et sa valeur ». J’avais exactement la même stratégie avec Nina à l’époque. Je lui donnais très peu d’informations. Comme quoi certains jeunes naissent avec une dote particulière et avec le temps et le talent, les choses se mettent en place naturellement. Il suffit que le fond de la personne soit bon et pur. Nina est comme cela et fait partie de cette jeunesse discrète qui va de l’avant lentement, discrètement mais sûrement.
Il y a un autre jeune que j’admire pour son intelligence, sa passion des chevaux et de la belle équitation, son sens de la justice, sa vision de la vie… Il s’agit de Théo Caviezel. Après l’avoir rencontré sur un concours alors qu’il dirigeait un média équestre, Théo m’a proposé ses services afin de gérer mon site Internet et mes réseaux sociaux. Ce n’est pas l’argent qui l’a motivé mais ma vision du monde de l’équitation. Pour des gens de ma génération, s’exprimer sur les réseaux n’était pas une priorité. C’est lui qui a insisté pour m’y exposer, et mettre en avant mes deux livres, en me disant que je devais absolument partager mon savoir et « que des arbres avaient été coupés pour les imprimer et qu’il fallait maintenant les vendre ».
J’avais aussi été subjugué par Theo car il était parti pendant six mois, seul avec son sac à dos, à la découverte du monde. Je trouve qu’il faut beaucoup de courage et d’intelligence pour se lancer dans de tels projets. Depuis, Theo a vendu son média, pris un petit peu de distance avec le milieu équestre et se lance à présent en politique en Haute-Marne, pour la députation. Là encore, je trouve cela formidable que cette jeunesse s’implique en vue de changer ou améliorer notre monde… je suis certain qu’il sera un excellent politique responsable et honnête.
Cette conversation avec cette jeune fille Milanaise m’a replongé aussi dans l’histoire d’Edward Levy. Là encore, quel beau parcours en étant encore si jeune ! Que de talent, de volonté, d’intelligence, de détermination en lui. Edward a toujours été brillant, que ce soit intellectuellement ou à cheval. Il a su mettre en place une bonne et solide stratégie pour évoluer dans les bonnes sphères et au bon moment. Avant cela il n’a pas hésité à quitter un certain confort familial et social. Je n’oublierai jamais ses coups de téléphone réguliers alors qu’il était chez Ludger Beerbaum en tant que cavalier numéro … 25 et alors qu’il venait de remporter les Championnats de France Jeunes Cavaliers. Comme beaucoup de jeunes, il se posait bien des questions et cherchait des solutions ou en tous cas la bonne voie pour atteindre le plus vite possible son but. Aujourd’hui c’est chose faite et je suis admiratif. L’élève a dépassé le maître ! Et de loin…
Lors de mes voyages, j’aime beaucoup dialoguer avec des inconnus, particulièrement avec des jeunes. J’aime écouter leurs histoires de vies et sonder leur enthousiasme, connaître leurs passions, leurs objectifs, leur conviction, leurs points forts, leur stratégie, leur état d’esprit… Pour ma part j’ai dû commencer à travailler très tôt. Je n’ai pas pu accéder aux grandes études, j’étais timide et je viens d’un milieu social bas où il fallait que je fasse avec mes propres forces et conscient automatiquement de mes limites personnelles, intellectuelles et financières. Je manquais de confiance en moi. Ces difficultés au départ m’ont donné force et détermination mais j’ai dû beaucoup travailler pour y arriver. Par moments, le temps me semblait bien long pour observer une minime évolution. Pour cela j’admire cette jeunesse qui a du talent, des convictions, qui vit sa vie pleinement, qui ose, qui positive, qui s’intéresse, qui agit et réagit… Beaucoup sont brillants et ont fait preuves en plus d’une immense maturité et sagesse précoces. Aujourd’hui je désirai leur rendre hommage et leur faire part de mon admiration.
Dans mes livres, il y a une partie des récits de Mathieu Mestokosho signés Serge Bouchard que j’adore et qui dit : « Il faut connaître l’animal de l’os jusqu’à l’esprit. Le bon chasseur est un animiste scrupuleux. Les animaux disent aux humains de se tenir ensemble, en famille, en ami, en groupe. Il faut aimer les gens, les âmes, les choses et la vie, de la mouche jusqu’à l’ours. Et la vie te le rendra bien qui te reconnaît comme un vivant et qui ne voudra jamais que tu meurs, bêtement, avant ton temps ».
Ce texte pourrait être à mes yeux une réelle source d’inspiration pour la jeunesse d’aujourd’hui. Comme il le souligne, il ne faut pas être de passage en ce monde en restant ignorant, inactif ou sans laisser « une trace de nous ». Vous les jeunes osez vivre pleinement votre vie. Osez ! Ne subissez pas, mais réagissez. Malgré tout ce qu’on vit, entend ou observe actuellement (guerre, réchauffement climatique, crises…) restez positifs et prenez exemple sur les quelques personnes que j’ai cité. Personnellement elles me donnent l’envie de rester jeune, de continuer à apprendre, à évoluer et à me dépasser. Qu’est-ce une vie sans rêve, sans objectifs, sans amélioration ou évolution ? Nous ne sommes pas tous obligé de vouloir atteindre les sommets mais c’est par des petits progrès quotidiens et presque invisibles que se construisent des grands Hommes et des beaux projets. Ce sont les chevaux et l’équitation me l’ont appris mais aussi la vie parce que je la vis.
Sportivement vôtre, Eric