Il fait chaud, vais-je au concours avec mes chevaux ?

cheval au frais

Ces derniers temps, sur les réseaux sociaux, grand nombre de personnes s’exclament contre les compétitions par fortes chaleurs. Parmi celles-ci, il y a les néophytes bien sûr, certaines associations de protection des animaux, mais également des gens de chevaux. Je pense qu’il persiste beaucoup d’ignorance, de confusion ou d’amalgames et le fait que même des personnes au sein de notre milieu critiquent certains cavaliers qui vont au concours par temps chaud, peut être dangereux pour notre sport et surtout infondé. 

Je crois qu’il faut arrêter (particulièrement sur les réseaux sociaux) de tout critiquer et condamner sans vraiment approfondir un sujet, sans penser combattre la cause plutôt que de pointer le doigt sans cesse sur les effets d’un mode de fonctionnement erroné.

Il faut, d’abord, être conscient qu’il existe des concours qui ont des boxes adaptés aux grandes chaleurs ; des organisateurs scrupuleux qui veillent à limiter le nombre de chevaux et les épreuves aux heures des pics de chaleur ; des cavaliers expérimentés qui savent très bien gérer leurs chevaux durant la période estivale (ventilateurs pour chaque cheval et chaque box, détente courte et nombre de sauts réduit, soins vétérinaires adaptés – électrolytes, booster…).

Il est cependant vrai que si certains font des erreurs ou se comportent mal, c’est avant tout par ignorance et manque d’éducation ou de sensibilisation. Dans ce dernier cas, s’il y a bien un responsable à trouver, ce sont les personnes qui ont à charge la formation et l’éducation, à savoir les fédérations et les enseignants. Le problème advient car nous construisons aujourd’hui un grand nombre de cavaliers (démocratisation de l’équitation) mais en revanche une quantité minime d’Hommes de chevaux. Ensuite il est certain que les fédérations devraient imposer aux comités organisateurs un cahier de charges strict et adapté en fonction de la date du concours, de sa situation géographique, du climat… Il est nécessaire que dans certaines compétitions le nombre de partants soit limité pour pratiquer l’équitation sportive aux heures fraîches ; qu’une compétition amateurs dont le cavalier aura besoin de plus de temps ou de sauts pour trouver ses marques ou un minimum de confiance, ne doit pas être organisée aux heures de pics de chaleur ; qu’un concours organisé dans un lieu où régulièrement il fait très chaud l’été ne peut recevoir les chevaux sous des boxes en plastique qui sont une véritable fournaise…

Il est certain aussi qu’une recherche ou boulimie de plaisir ou d’argent de bien des acteurs de notre milieu (fédérations, enseignants, dirigeants de clubs, organisateurs de manifestations, cavaliers…) ne doivent pas faire perdre la tête et découler vers un manque de respect à l’égard des chevaux. Les fédérations, tout comme les enseignants, ont dans ce cas et comme je le disais au préalable une responsabilité et un rôle important de protection, d’information, de sensibilisation, d’éducation et de divulgation. 

Il en va aussi de la responsabilité et du bon sens de chacun pour gérer au mieux ces périodes de grande chaleur. Peut-être est-il juste de limiter à vos amis chevaux les déplacements, les concours, les épreuves, les efforts… La chaleur ne doit pas cependant porter à annuler ou interdire toutes les compétitions. Il faut seulement qu’elles soient bien organisées, programmées et adaptées. De plus, il est important que le cheval soit bien entraîné pour être un véritable athlète capable de donner le meilleur de lui sans risquer un quelconque dommage psychologique ou physique. 

À nous Hommes de chevaux d’être cohérents dans nos actions et de les diffuser pour montrer l’exemple. Durant les mois d’été, je fais des compétitions à la montagne ou en bord de mer et dans des conditions optimales pour les chevaux car il y a toujours de bonnes températures ou de l’air frais. Aucun ne souffre ! 

Je ne suis pas très vieux mais pourtant à mes débuts dans les périodes de chaleur il y avait un grand nombre de concours nocturnes où les épreuves débutaient très tôt le matin, où il y avait ensuite une grande pause jusqu’au soir. Pourquoi ont-ils été réduits ? Nous cavaliers recherchions dans tous les cas les concours vraiment adaptés au bien-être des chevaux et nous apprenions à gérer au mieux ces périodes particulières. C’est nous humains qui sommes la tête pensante pour nos amis équidés et qui avons donc la responsabilité et le devoir de veiller sur eux. Apprenons donc à être tous, des Hommes de chevaux respectueux et responsables. 

Évitons donc de faire des raccourcis et cherchons plutôt ensemble à remédier aux problèmes, à trouver les solutions et à toujours évoluer. Tel est mon désir et c’est pour cela que je ne cesse d’écrire. 

Sportivement vôtre, Eric

Articles récents
archives jeanne Sadran eric louradour
Les fruits de l’enseignement

Cette semaine j’ai vécu une expérience qui m’a profondément touché en tant qu’enseignant. Jeanne Sadran a remporté son premier Grand Prix cinq étoiles, un accomplissement