Chaque année, le 1er novembre, les chrétiens célèbrent la Toussaint, la fête de tous les Saints — ces hommes et ces femmes ordinaires qui, à force de courage, de bonté et d’amour, ont cherché à vivre pleinement dans la paix, la bonté et la vérité.
Ce jour nous rappelle que la sainteté n’est pas un privilège réservé à quelques-uns, mais une invitation ouverte à tous : celle de grandir chaque jour un peu plus, de transformer nos gestes les plus simples en actes de foi, de patience et de bienveillance.
Puis vient le 2 novembre, la Commémoration des fidèles défunts, souvent appelée « Fête des Morts ». Ce jour de mémoire nous enseigne que la vie sur terre est un apprentissage, un passage où chaque pas, chaque épreuve et chaque rencontre contribuent à façonner notre âme.
Ces deux jours se répondent : l’un célèbre ceux qui ont atteint la plénitude de l’amour, l’autre ceux qui avancent encore sur le chemin. Ensemble, ils rappellent que chacun, à son rythme, est appelé à progresser vers le bien.
Dans la tradition chrétienne, devenir un Saint, ce n’est pas être irréprochable.
C’est oser progresser, se relever après chaque chute, garder confiance malgré les doutes, et choisir, encore et toujours, le chemin du cœur.
Cette démarche ressemble étrangement à celle du cavalier.
Être cavalier, au sens noble du terme, c’est aussi marcher sur un chemin de progression, de remise en question et d’élévation intérieure.
L’équitation n’est pas seulement un sport : c’est un art de vivre, une école de respect et de lucidité où l’on apprend la patience, la bienveillance et la maîtrise de soi.
Comme le croyant en marche vers la sainteté, le cavalier doit se remettre en question sans cesse, sans orgueil ni illusion.
Il apprend à accueillir ses erreurs comme des occasions de grandir.
Il découvre que l’exigence ne doit pas peser sur le cheval, mais sur lui-même.
La main douce, l’esprit clair, le cœur humble : voilà le vrai travail.
Dans un milieu parfois fragilisé par la compétition, l’ego ou les pressions économiques, il est facile de se perdre.
Certains cherchent la gloire ou la reconnaissance, quand d’autres oublient la bienveillance au profit du résultat.
Pourtant, la vraie victoire n’est pas sur le terrain, mais dans le regard confiant d’un cheval apaisé, dans la sérénité d’une relation bâtie sur le respect mutuel.
Être cavalier, c’est un engagement spirituel autant que sportif.
C’est avancer chaque jour un peu plus vers cette « sainteté du cœur » — celle qui fait de nous des êtres meilleurs, pour nos chevaux, mais aussi pour les autres.
Et lorsque viendra le moment de poser la main sur l’encolure de notre cheval pour la dernière fois, que l’on puisse se dire :
« J’ai fait de mon mieux pour comprendre, apprendre et aimer. »
Sportivement vôtre, Éric
En cette journée, j’ai une pensée toute particulière pour papa qui nous a quittés il y a quelques années, ainsi que pour tous les membres de ma famille et les amis qui nous accompagnent désormais autrement.





