Dans quel état d’esprit suis-je aujourd’hui ? Suis-je fatigué, agacé, négatif, raide, ou bien en pleine forme, joviale, positif, souple ? Cette analyse me permettra de choisir le travail adapté pour mon cheval afin de toujours faire une séance positive ou constructive.
Les expériences négatives, pour les humains comme pour les chevaux, restent plus longuement dans la mémoire ; mieux vaut donc les éviter. Le cheval ne doit pas être victime de nos problèmes personnels.
Avant de monter je sais également quel type de séance ou de travail je vais faire. Vais-je travailler aujourd’hui la technique de mon cheval, son souffle, son moral, à la longe, monté, à l’intérieur, en extérieur ? J’établis mon programme en fonction de ma recherche, la progression, le travail de la veille ou de ces derniers temps, le but à atteindre, l’état psychologique ou physique de mon cheval, son âge, son niveau technique…
Le bon cavalier ou véritable Homme de cheval sait d’où il part, où il veut aller et comment y aller.
Après cela, je vais pouvoir me mettre à cheval… Je vais utiliser en priorité un montoir afin de me glisser délicatement sur la selle et me fondre en lui en respectant son dos. Il est préférable que ce premier contact, poids du cavalier-dos de la monture, se fasse dans le respect, la douceur afin que mon cheval soit ensuite bien disposé et plus généreux pour satisfaire mes demandes. Si j’aborde une personne avec force, virulence ou violence, je ne vais pas la rendre disponible, aimable, confiante… Avec les animaux, c’est la même chose !
Une fois en selle, mon cheval à l’arrêt et avant toute demande de mouvement en avant, je contrôle d’être assis dans la bonne position et au bon endroit (poids bien reparti). Là encore c’est grâce à ce genre de détails que mon cheval deviendra mon meilleur compagnon, élève, collaborateur et partenaire. Ensemble, alliés, nous pourrons alors vaquer vers des plaisirs communs, de belles prestations mais surtout de bonnes sensations car il ne faut pas oublier que l’équitation est question de sensations, de sentiment !
En compétition c’est bien de gagner, mais chaque sortie n’est pas la garantie de l’état maximal de son cheval d’où certaines concessions à s’astreindre, à appliquer ! En concours le cavalier compétiteur doit aussi faire un examen de conscience en veillant à ne pas avoir un degré d’exigence trop élevé. Il est vrai, et j’ai pu le constater bien des fois, que la soif de réussite, de gains, de points pour la FEI ranking list, de combler son ego, de performances et victoires, peuvent fausser le rapport Homme-Cheval. Le cavalier dans ces différents cas peut éventuellement mettre trop de pression à son cheval au point de provoquer l’inverse de ce qu’il désirait. Le cheval peut ainsi s’inquiéter, s’offenser, se fâcher, abaissant ou affaiblissant alors son potentiel, ses capacités ou motivations.
Voilà le premier message, conseil et enseignement que je donne à mes élèves et sur lequel je suis très attentif ou exigeant envers moi-même lorsque je monte. Bonne séance à vous maintenant et souvenez-vous que si un cheval ne répond pas correctement à vos demandes c’est peut être parce que vous ne les avez pas bien formulées ou bien que vous ne l’avez pas mis dans le bon état d’esprit. N’oubliez jamais également qu’un cheval est comme l’humain : certains jours il peut être moins disposé. Être à son écoute est indispensable. Il peut faire preuve de raideur, avoir une blessure, d’une envie de s’amuser, etc. Cependant, force est de constater que les chevaux ont toujours prouvé leur grande générosité. Si ils l’ont perdu c’est seulement dû à la maladresse ou mauvaise approche de l’homme. Sans eux « l’évolution de l’homme » n’aurait pas été aussi rapide. Rien que pour cela, ils méritent notre amour, respect, reconnaissance et dévotion.
Sportivement votre, Éric