Le week-end dernier, j’étais à l’Hubside Jumping de Valence. Durant ces quatre jours de compétition, j’ai bien observé et admiré un cavalier luxembourgeois résidant en France, nommé Victor Bettendorf. Ce dernier m’a subjugué par le rapport qu’il a avec ses chevaux. Il les récompense et flatte en permanence ; il leur laisse des temps de pauses réguliers ; il va sans cesse dans le sens du cheval et jamais contre ; il cherche à leur rendre la tâche plus facile pour maintenir leur générosité… Tout cela avec bienveillance, amour et respect. Ce monsieur m’a étonné également par la qualité et la beauté de son équitation mais aussi sa discrétion et son humilité. Victor Bettendorf a gagné ce week-end-là pas moins de qutre épreuves, plus une deuxième place en Grand Prix. Tout cela avec l’Art et la manière et sans s’exalter. Bravo Monsieur !
Il n’y a pas une position mais des positions, comme il n’y a pas une méthode mais des méthodes. La bonne position ou la bonne méthode sont celles qui permettent au cheval de mieux fonctionner et s’exprimer ! Je tiens cependant par ce post à le féliciter et à inviter le plus grand nombre de personnes à l’observer. Son équitation est très classique, très pure, très simple et très respectueuse de chaque cheval.
Vous pouvez noter comme, avec le cheval gris qui fonctionne mieux avec une encolure plus étendue et le sommet de la nuque plus bas, Victor maintient les rênes longues et les mains basses. En revanche, avec le cheval bai, son cavalier conserve des rênes plus courtes et des mains plus soutenues, l’invitant ainsi à maintenir la nuque plus haute et l’équilibre plus en direction des hanches.
Notez bien dans tous les cas la position de buste de ce cavalier exceptionnel : toujours en avant ! Concentrez-vous sur ses mains : toujours délicates ou fermes si nécessaire mais précises et toujours positionnées vers la bouche du cheval. Voyez comme Victor semble utiliser ses aides de façon invisible et avec un tel tact ! Il a aussi une capacité surprenante à maintenir une position très centrée et à fermer ses angles (articulations des chevilles, genoux, coxo-fémorale) dans les virages, les abords et sur l’obstacle. Tout cela afin d’être toujours près de sa selle, ancré dans son cheval et toujours en équilibre, avec sa monture et en harmonie pour ne faire qu’un ! Cette position et cette attitude semblent celles utilisées par le skieur qui doit maîtriser parfaitement son équilibre latéral et longitudinale tout en maintenant une position aérodynamique. Quel spectacle !
Ne vous méprenez en revanche pas : derrière cette équitation « simpliste » et où le cavalier semble ne rien faire ou pas grand-chose, il y a un très grand nombre d’heures de recherches et de pratiques qui ont pu être même douloureuses. La chose la plus difficile à cheval est de ne rien faire, ou en tout cas, de sembler ne rien faire ! Seul un cavalier qui a de réelles bonnes bases aussi bien au niveau de la position que de l’indépendance de ses aides et de toutes les parties de son corps à travers des heures d’exercices de mise en selle, associées à un grand bagage technique en dressage, peut arriver à un tel résultat. Il est certain qu’un physique longiligne et mince aide à l’esthétisme mais les heures de boulot sont là.
C’est par les bonnes rencontres, les bons mots, les justes exemples que l’on peut évoluer. Ne regardez pas et ne soyez pas toujours admiratif des résultats mais plus de la manière dont ils sont obtenus. Allez vers les bons éducateurs et professeurs. Ceux qui vous obligeront à entreprendre une progression plus lente et rigoureuse qui vous amènera à plus de sécurité, de meilleures sensations et surtout une juste équitation basée sur le respect envers l’animal et où le cavalier est plus exigeant envers lui-même et moins envers sa monture. Pour ma part voilà pourquoi j’aime écrire pour vous et citer des exemples positifs qui renforceront j’espère votre amour et respect pour les chevaux et la belle et bonne équitation.
Sportivement vôtre, Éric