La boucle est bouclée…

Alberto Zorzi à cheval

Comme je vous l’ai dit dans des précédents posts, il y a quatre ans j’ai acheté, pour le compte d’amis et clients, quatre chevaux âgés de cinq ans à l’époque et tous fils de Arc de Triomphe. Cela n’était que le fruit du hasard et pas du tout une volonté de ma part d’acquérir à tout prix des chevaux de cette origine. En revanche tous m’ont séduit par leur force, équilibre, qualité, sang, respect et surtout sensibilité à fleur de peau ! Le genre de chevaux qui à mes yeux est vraiment adapté au sport d’aujourd’hui. Ces caractères forts, suspicieux et délicats m’ont obligé à les éduquer avec méthode, lenteur, progression et surtout patience. Chaque année, après avoir atteint certains objectifs, pour les laisser bien assimiler les leçons du passé et surtout les protéger physiquement ou psychologique en leur permettant de finir convenablement leur croissance, je n’ai pas hésité à les mettre au pré six mois par an à six et sept ans. À huit et neuf ans, ayant participé à plus de compétitions, ils y ont passé moins de temps (trois mois).

Avec l’aide de deux cavaliers maison qui se sont succédés (Julien Pinel et Grégoire Hauviller) et de deux jeunes cavaliers concours (Emmanuele Bianchi et Tommaso Gerardi), nous avons emmené ces quatre chevaux à un bon niveau (1,45m pour trois d’entre eux et 1,40m pour l’autre – cette dernière a participé à huit petits Grands Prix d’1,35m l’an dernier, en a remporté cinq ; dans les trois autres elle finissait seconde). Comme je l’ai souvent dit à tous mes collaborateurs, chacun a profité de l’expérience des cavaliers précédents et de la mienne. Plus les chevaux étaient immatures, plus la tâche était risquée, délicate et minutieuse. Cela pour dire que les derniers intervenants doivent doublement remercier les premiers et que chacun a vécu des expériences différentes mais j’en suis certain toutes enrichissantes. Chacun en tous cas a apporté par ses capacités, ses compétences ou son talent une pierre à l’édifice. Tous peuvent aujourd’hui juger le travail accompli, tirer des leçons de leur expérience et être heureux d’avoir participé à l’évolution de ces chevaux. Ce fut un merveilleux travail d’équipe et je ne peux que tous les remercier.

Aujourd’hui je suis très heureux et mes anciens collaborateurs peuvent l’être aussi car trois de ces chevaux qui ont le plus gros potentiel sont monté dorénavant par un cavalier d’exception, Alberto Zorzi. C’est un cavalier dont j’admire le talent, l’équitation, la philosophie équestre mais aussi de vie et qui j’en suis certain fera faire au mieux ce dernier passage vers le haut niveau à ces chevaux. Quelle satisfaction j’ai eu quand Alberto m’a dit que ces trois chevaux méritaient d’exprimer leur talent dans des CSI 5* et qu’il serait honoré et heureux de les monter ! Quelle joie j’ai également vis-à-vis des propriétaires de ces chevaux qui m’ont fait confiance, non seulement dans l’achat, puisqu’ils les ont acquis sans même les voir, mais aussi dans leur gestion et éducation lente. Je ne sais pas ce que ces chevaux feront et jusqu’où ils iront au niveau de la compétition mais en tout cas j’ai le sentiment d’avoir tout fait au mieux pour les maintenir heureux et sains, leur apporter de bonnes bases et un bon dressage et surtout une belle vie malgré un objectif de sport au haut niveau.

Dans la vie rien n’est écrit d’avance mais j’aime ce sentiment de tout faire avec générosité, passion et courage pour évoluer, construire et arriver à un but ! En ce monde, ce qui compte donc ce sont les faits et non les mots ! Qui sème bien récolte bien et je suis certain qu’il y a toujours un effet boomerang. Les exemples d’autrui nous permettent de dessiner notre voie, de nous nourrir ou de nous inspirer. Voilà Pourquoi aujourd’hui j’ai le sentiment qu’encore une fois j’ai atteint mon but. Si je partage ma joie et mes expériences c’est parce que j’espère pouvoir changer certaines mentalités, aider bien des chevaux à mieux vivre et aussi bien des jeunes cavaliers à rester confiants et positifs ou à trouver plus facilement leur voie. Accéder au bonheur demande du temps et de la patience mais quand les bonnes intentions et la volonté ou croyances sont présentes, le résultat voit toujours le jour. Le travail de qualité est toujours apprécié et valorisé.

Ainsi j’ai un conseil à donner à ces jeunes : travaillez toujours honnêtement, avec passion, courage et dévouement… Des études ont prouvé qu’un Homme construit sa vie entre quinze et trente ans et devient grâce à cette période ce qu’il est ensuite. Apprenez votre métier correctement en prenant le temps d’observer, d’écouter et de le pratiquer au maximum. Acceptez des remises en question permanentes ou des moments de crises dus à des expériences douloureuses ou fâcheuses… Tout cela se révélera positif ! Ensuite vous vous sentirez fort de vos acquis et la vie vous semblera toujours plus belle et généreuse. « Après la pluie vient le beau temps ». Vous pourrez vous aussi alors vivre les expériences que j’ai vécu en formant régulièrement des chevaux. De plus, ce cycle est interminable. Même si à une certaine période de vos vies vous ne pourrez plus le faire personnellement, vous pourrez toujours l’enseigner. N’oubliez pas alors dans votre rôle de transmission que le meilleur enseignement se donne par l’exemple et vous serez alors jugés pour tous vos actes durant votre vie. Pour ma part même si je n’ai pas gagné de grandes médailles j’ai gagné la confiance et le respect de mes pairs, de mes clients et de mes élèves. J’en suis fier et heureux et maintenant je pense à nouveau au futur avec de nouveaux jeunes sujets. Aider et partager donne du sens à ma vie. Vivre ma passion pour les chevaux et la belle équitation avec dévotion fait que chaque jour est une nouvelle aventure extraordinaire.

Je vous souhaite à toutes et tous un beau parcours équestre ainsi qu’une longue et belle vie.

Sportivement vôtre, Éric

« Dans l’Art Equestre, il ne s’agit pas d’impressionner les observateurs, mais plutôt d’établir une telle harmonie et compréhension avec le cheval qu’en descendant de cheval, le cavalier sente qu’il y a eu des moments de profonde beauté et que son esprit était capable de s’élever au-dessus de la vulgarité et de la médiocrité. » – Nuno Oliveira

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