Après deux ans d’absence et malgré les circonstances particulières actuelles, le week-end dernier s’est déroulé à Paris le Saut Hermès. Ce CSI 5 * est magistralement organisé pour l’historique sellier parisien par Sylvie Robert et toute l’équipe de GL events.
Habituellement, ce concours se déroule dans le site prestigieux du Grand Palais. Ce majestueux bâtiment principalement construit de fer et de verre, situé au bord de la Seine et des Champs Elysées, avait été édifié en 1897 pour l’exposition universelle de 1900. Il accueillait ensuite et chaque année depuis 1901 des exhibitions équestres. Il faut savoir que c’est la France et la Société Hippique Française qui ont organisé les premiers concours hippiques internationaux.
Actuellement en cours de restauration, le Grand Palais est fermé et toutes les manifestions qui se tiennent en son sein habituellement sont transférées, jusqu’aux Jeux olympiques de Paris 2024, dans le Grand Palais dit éphémère, en face de la Tour Eiffel.
Participer à cet événement m’a une nouvelle fois donné l’envie de creuser l’histoire de la Maison Hermès, mondialement reconnue dans l’univers du luxe, et son lien avec le milieu équesre. Je vous la partage donc aujourd’hui :
C’est en 1837 que Thierry Hermès fonda une fabrique de selles et de harnais pour cheval qui portait son nom de famille. C’est une industrie florissante au milieu du XIXe siècle, car les chevaux sont encore le moyen de transport le plus courant. La Maison Hermès va rapidement se faire remarquer dans le monde des selliers de luxe en gagnant un titre à l’Exposition Universelle de 1867. Cette récompense va permettre à la marque d’attirer une clientèle aisée et élitiste.
En 1878, Charles-Émile Hermès prend la succession de son père à la tête d’Hermès. Il va étendre les activités de l’entreprise vers la maroquinerie, car dès la fin du XIXe siècle Hermès propose des sacs, pochettes et sacoches en cuir pour les cavaliers. Le « Sac haut à courroie » qui sortit en 1892 et permettait aux cavaliers de ranger leurs bottes et leurs selles (Hermès bien sûr) est un gros succès. Cette réussite fait que de nombreuses têtes couronnées ou hommes d’État d’Europe et du monde veulent s’offrir du Hermès.
En 1914, les petits fils du fondateur, Adolphe Hermès et Émile-Maurice Hermès, regardent attentivement le développement de plus en plus important de l’automobile, qui pourrait être un marché futur pour Hermès. Émile-Maurice Hermès en a la confirmation à la suite à un voyage aux États-Unis. Les personnes pouvant voyager plus facilement grâce à la démocratisation de la voiture personnelle, il y a un marché pour la vente de bagages plus adapté à leurs nouveaux moyens de locomotion. Émile-Maurice Hermès rapporte aussi des États-Unis le système de fermeture à glissière (ou fermeture Éclair) inventé aux USA et dont il obtient l’exclusivité d’utilisation en France.
Le petit-fils du fondateur d’Hermès, Émile-Maurice, est désormais seul aux commandes de la maison de luxe et il va considérablement développer Hermès dans la maroquinerie cousue sellier (avec des bagages et des sacs). Hermès devient ainsi une maison de luxe. La diversification des activités va s’accélérer petit à petit et Hermès va de plus en plus ressembler à une maison de luxe généraliste comme son grand concurrent Louis Vuitton.
Dans les années 1920, Hermès va sortir des collections d’accessoires de voyages, pour automobile ou pour le sport, de la couture, des gants, des ceintures, des écharpes en soie, des bijoux, des montres et même des colliers pour chien. Cette orientation stratégique pour la griffe du 24 Rue du Faubourg Saint-Honoré va continuer dans les années 1930 avec un développement important de lignes de vêtements féminins. Cette période est aussi celle des célèbres créations d’Hermès, comme le Sac Kelly de 1935 ou le carré foulard de 1937… Aujourd’hui Hermès Sellier a un chiffre d’affaires annuel d’environ 3 210 000 000 € !
Voilà un peu d’histoire qui j’espère aura enrichi votre savoir ! Aujourd’hui, même si la connaissance est à la portée de tous j’ai le sentiment que le milieu équestre, bien qu’entouré de récit et de destins hors normes, passe à travers toute cette connaissance, pourtant essentiel pour créer et entretenir notre passion et notre curiosité. La culture équestre doit être un pilier de l’enseignement autour du cheval. Que vaut la vie sans évolution, progression et transformation ? Nous, enseignants, avons ce devoir de sensibilisation, d’invitation, d’incitation et de transmission ! Voilà pourquoi je prends le temps de m’informer et de vous transmettre ceci ensuite.
Ps : Observez bien la photo ! Vous y entreverrez le nom et la silhouette d’un cavalier, véritable légende du saut d’obstacles, un homme d’une simplicité et humilité extraordinaire, un cavalier hors pair et certainement le plus ancien à ce niveau de compétition. C’est un véritable Homme de cheval avec un des palmarès sportifs les plus accrus. Visionnez bien ses parcours, cette monte en avant avec une utilisation d’aides invisibles… Extraordinaire ! Aiguisez vos yeux, dérobez tout ce que vous pouvez, ouvrez grand vos oreilles et surtout votre cœur en faisant preuves d’inspiration, d’admiration et de passion ! Vive le sport !
Sportivement vôtre, Éric